Priorité à la mise en œuvre : trois projets de mise en œuvre ont été sélectionnés
Le Implementation Advisory Board du PNR 79 a retenu trois projets de mise en œuvre à soutenir. L'objectif est de renforcer l’application concrète des résultats de la recherche. Une deuxième mise au concours suivra en 2026.
Le Implementation Advisory Board (IAB) a été créé en 2024. Ce comité d'experts a pour mission de soutenir les groupes de recherche du PNR 79 dans la mise en œuvre de leurs résultats de recherche. Tous les groupes de recherche ont été invités à soumettre des projets dans le cadre d'une première mise au concours, qui ont ensuite été évalués et sélectionnés dans le cadre d'un processus de sélection en deux étapes. Au total, 12 projets ont été soumis. Ces trois projets ont le plus convaincu le jury :
- Prévenir et traiter la fatigue compassionnelle pour soutenir la mise en œuvre des 3R. L'usure de la compassion est un problème bien connu, en particulier chez les jeunes scientifiques et les soigneurs d'animaux qui travaillent régulièrement avec des animaux de laboratoire. Lorsque l'on s'occupe d'animaux de laboratoire, il faut être capable de ressentir de la compassion. Toutefois, un excès de compassion peut entraîner une insensibilisation, un épuisement, des troubles du sommeil, etc. L'épuisement compassionnel affecte non seulement les personnes concernées, mais aussi les animaux. En Suisse, les connaissances et la compréhension de la fatigue compassionnelle sont limitées et il n'existe que peu de cours de formation qui traitent spécifiquement de la situation suisse. Une équipe dirigée par Aoife Milford, de l'université de Bâle, souhaite changer cette situation : Dans le cadre de ce projet de mise en œuvre, elle développera deux programmes de formation spécifiquement destinés aux personnes qui réalisent ou coordonnent des expériences sur les animaux. L'objectif de ces programmes est de mieux former les participants afin qu'ils puissent reconnaître les signes de l'usure de la compassion à un stade précoce et prendre des mesures pour y remédier.
- Donner vie à la loi - Laisser parler les 3R. La Suisse dispose d'une législation relativement claire dans le domaine des 3R, qui stipule qu'une expérience sur les animaux est inadmissible en particulier si la douleur, la souffrance ou le dommage qu'elle implique ou l'anxiété qu'elle induit sont disproportionnés par rapport au gain de connaissances escompté. Selon l'équipe de Margot Michel, de l'Université de Zurich, la principale difficulté réside dans le fait que la loi n'est pas appliquée de manière cohérente. Pour y remédier, l'équipe souhaite jeter un pont entre le domaine juridique et les sciences naturelles. L'équipe produira notamment des podcasts et des vidéos pour aider les parties prenantes concernées à mettre en œuvre la loi existante.
- Atelier de co-création : consentement éclairé pour l'utilisation d'organoïdes. Les organoïdes (aussi appelés mini-organes) suscitent de grands espoirs : À l'avenir, ils devraient faciliter la recherche et le développement de nouvelles thérapies et ainsi réduire ou remplacer l'expérimentation animale. Cependant, plusieurs obstacles juridiques doivent encore être clarifiés, notamment en ce qui concerne le consentement : En effet, les patients doivent donner leur consentement pour que des organoïdes puissent être développés à partir de leurs cellules. Afin d'élaborer en détail ce formulaire de consentement et de définir le processus, l'équipe dirigée par Alfred Früh de l'Université de Bâle organisera un atelier de co-création avec des acteurs importants, tels que des représentants de l'administration, des organisations de patients, de l'industrie.