(27) Un test in-vitro pour réduire le nombre de souris excédentaires
Appliqué à 60 000 souches de souris dans le monde, un tel test permettrait d’éviter l’élevage de 200 000 à 300 000 souris femelles.
Description du projet
De nombreuses pathologies sont d’origine génétique. Pour étudier les gènes responsables d’une maladie particulière, il est recouru à des souris dites génétiquement modifiées chez lesquelles un gène donné est activé ou désactivé. Il est ensuite déterminé quelles répercussions cette intervention a sur l’animal vivant et quel traitement permettrait d’y remédier.
Les dernières décennies ont vu le nombre de lignées de souris génétiquement modifiées se multiplier de manière exponentielle – et les inconvénients qui en résultent aussi : d’une part, parce qu’il faut beaucoup de souris pour élever ces lignées, d’autre part, parce que leur élevage doit être poursuivi à grands frais. Rien que dans notre pays, cette pratique conduit chaque année à la production de milliers d’animaux en surnombre. Un sujet délicat auquel il est urgent d’apporter des solutions.
Une alternative à l’élevage continu a entre-temps été développée : le sperme des souches de souris qui ne sont plus nécessaires pour des expériences est congelé. Avant de procéder à la congélation, les scientifiques doivent néanmoins être absolument certains que les spermatozoïdes sont viables, Pour s’assurer de cela, il faut à nouveau des souris. La capacité des spermatozoïdes à féconder des ovules est testée en éprouvette via une fertilisation in-vitro (FIV). Un grand nombre de souris femelles sont donc élevées à cette fin, soumises à un traitement hormonal et finalement tuées, uniquement dans le but de prélever des ovules et de tester des spermatozoïdes décongelés. « Une stratégie qu’il est difficile de considérer comme une application optimale des principes 3R », constate Johannes vom Berg, de l’Université de Zurich.
« Grâce à notre projet, nous souhaitons mettre à la disposition de la communauté scientifique un test in vitro et un logiciel de diagnostic afin de tester la fertilité du sperme de souris congelé. » L’équipe vise ainsi à identifier des paramètres permettant d’établir la fertilité de spermatozoïdes (p. ex. présence de certains gènes ou de protéines précises).
Un test ayant reçu la validation adéquate rendrait superflue la nécessité de recourir à une FIV afin de contrôler la qualité du sperme de souris congelé. Appliqué à 60 000 souches de souris dans le monde, un tel test permettrait d’éviter l’élevage de 200 000 à 300 000 souris femelles.
Intéressé·e par l'avancement de ce projet ?
Des informations sur les publications scientifiques (articles), les manifestations, les collaborations, etc. réalisées depuis le début du projet de recherche sont disponibles ici.
Titre original
An alternative to the use of live mouse oocytes for the quality control of cryopreserved mouse sperm