Étudier les bactéries résistantes de l’intestin

L’équipe de chercheuses et de chercheurs dirigée par Andrea Endimiani de l’Université de Berne développera, dans le cadre du PNR 79, un nouveau modèle basé sur des larves d’insectes plutôt que sur des souris.

  • Description du projet

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    Classe de bactéries à part entière, les entérobactéries provoquent des infections chez les êtres humains. L’entérobactérie Escherichia coli, par exemple, est le principal agent pathogène responsable des infections urinaires et de la circulation sanguine. En principe, un traitement antibiotique permet de traiter efficacement les infections dues à ces bactéries. Au cours des 30 dernières années, on observe toutefois une augmentation fulgurante du nombre de bactéries résistantes à tous les antibiotiques connus. Force est donc de constater que les bactéries sont devenues multirésistantes. Le nombre de décès dus à une infection par des bactéries résistantes aux antibiotiques est estimé à 300 en Suisse par an et à 1,3 million à l’échelle mondiale. Au vu de l’importance des ravages qu’ils occasionnent, ces agents pathogènes sont qualifiés de « superbugs ».

    Toutes les infections ne connaissent pas une évolution fatale. En effet, de nombreuses personnes porteuses de superbugs dans leur intestin sont en bonne santé. Les chercheuses et chercheurs du monde entier s’attachent à développer des stratégies pour éliminer ces superbugs de l’intestin. L’efficacité de ces stratégies est généralement évaluée à l’aide de modèles murins : les scientifiques inoculent des bactéries multirésistantes à des souris pour étudier ensuite le processus à l’œuvre dans l’intestin et les moyens de prévenir l’infection.

    L’équipe de chercheuses et de chercheurs dirigée par Andrea Endimiani de l’Université de Berne développera, dans le cadre du PNR 79, un nouveau modèle basé sur des larves d’insectes plutôt que sur des souris. L’équipe inoculera des superbugs aux larves afin d’étudier le comportement des bactéries. « Quels facteurs influent sur la flore intestinale et le microbiome ? Quelle est la durée de vie des bactéries dans l’intestin ? Quelles thérapies utiliser pour lutter contre les superbugs présents dans les larves d’insectes ? Telles sont les questions qui nous intéressent », conclut Andrea Endimiani.

    Il s’agit tout d’abord de développer ce modèle et d’analyser son mode de fonctionnement. Les scientifiques compareront ensuite les deux modèles : d’une part, le modèle conventionnel avec des souris et, d’autre part, le nouveau modèle fondé sur des larves d’insectes.

  • Titre original

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    Using Zophobas morio larvae to design a new in vivo model of intestinal colonization due to multidrug-resistant Enterobacterales